Si je m’étais fié à la pochette de Vivid de Najma, je n’aurais pas vécu ces moments magiques que me procure cet album !
C’est en 2002, lors de notre visite hebdomadaire à l’ancienne Fnac Opéra, à la pêche aux nouveautés, que j’ai remarqué Vivid. Lorsque j’ai vu que c’était Najma Akhtar*, je n’en ai pas cru mes yeux. Mais que cette pochette est horrible !
Comme j’ai reconnu sa tête sur la pochette et que j’avais un bon souvenir de son travail, j’ai décidé d’acheter le disque. Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre.
Et bien, je peux vous dire que Vivid fait partie des disques que j’emporterais avec moi sur une île déserte 🙂
A part, peut-être, une ou deux chansons un peu plus faibles, j’aime tout dans cet album. Le mélange des sons électroniques et instruments acoustiques (Tablas, violon, harmonium) fonctionne à merveille. La voix de Najma est mise en valeur dans toute sa puissance et sa tessiture bien particulière. Richard Grassby-Lewis, qui produit l’album, est un compositeur de musique de films. Cela apporte cette dimension “Bollywoodienne”. Pour moi, chaque morceau est une épopée. Je tiens à préciser que c’est un disque qui s’apprécie à haut volume, avec un bon son.
J’ai connu plusieurs moments magiques tout au long de cet album grâce aux titres Rising Above, Kahani ou Afsana. Mais c’est le morceau Whispers qui, depuis plus de vingt ans, me fait vivre plusieurs moments magiques intenses pendant son écoute. Je peux toujours l’écouter, plusieurs fois de suite, sans me lasser.
Parfois, je profite du fait que nous vivons en pleine campagne pour l’écouter à un volume maximum et c’est l’extase… non, non, je n’exagère pas.
Donc, à mes oreilles, Whispers est un morceau parfait. Cependant, il y a deux moments à 1:31 et à partir de 2:48 où j’ai une sensation grisante de libération, d’exaltation et de puissance. Je suis heureux uniquement en écrivant cela car je suis en train de l’écouter 🙂
La chanson raconte le cheminement d’une personne qui a perdu l’amour de sa vie. Elle connaît toutes toutes les étapes du deuil qui passent par la tristesse et la peur de penser à l’être aimé et la peur de l’avenir. Mais le dernier vers dit “Fear not the unknown it’s only our destiny” (Ne pas avoir peur de l’inconnu est notre seule destinée). Je me dis que cette sensation de libération et de puissance est résumée dans ce vers.
J’espère vivement que cette sensation sera partagée !
*J’ai connu Najma Akhtar à la fin des années 80. C’est une chanteuse britannique d’origine indienne. Dès son premier album, en 1987, elle a interprété des ghazals avec des arrangements proches du jazz, avec une touche électronique. C’est une précurseuse de l’Asian Underground ,qui a explosé dans les années 90, avec Transglobal Underground, Talvin Singh, même si elle n’a jamais été citée
La voix de Najma est bien particulière, très proche de celles des chanteuses de Bollywood telles Lata Mangeshkar, Asha Bhosle, Shreya Ghosha ou encore Alka Yagnik. Après quelques albums, dont un de reprises de chansons de films, Forbidden Kiss: the Songs of S. D. Burman en 1996, elle ensuite a fait une pause. Elle est sortie de sa retraite en 2002 avec la publication très confidentielle de Vivid. Elle continue sa carrière musicale et sa voix est toujours aussi belle mais je trouve son travail trop occidentalisé, moins intéressant.
