La suite de mon arrivée à Paris en pleine explosion du Shoegazing qui était le courant musical parfait pour ma déprime. Primal de Slowdive a été mon véritable compagnon de désespoir.
Vous pouvez lire la première partie ici
Après la petite euphorie de la nouveauté, la déprime a pris le dessus car j’ai été rapidement confronté à la solitude, à la liquidation de mon entreprise. De plus, je n’étais pas préparé à la dureté du quartier où je vivais.
J’avais toujours vécu dans un milieu de la classe moyenne blanche, je n’avais jamais manqué de rien et n’avais jamais réellement connu de coup dur. Ma peau n’était pas très dure pour affronter tout cela.
Je me suis donc enfoncé dans une déprime assez profonde. Je m’enfermais la journée, oubliais de manger. J’allais m’oublier dans des fêtes et soirées en enchaînant les aventures d’un soir. Bien sûr, cela n’arrangeait absolument pas mon état.
Je passais, aussi, beaucoup de temps chez les disquaires où je dépensais l’argent que je n’avais pas.
La rentrée de septembre 1991 fut une des pires périodes. J’étais au chômage et me sentais tellement seul.
Bon, la musique !
J’avais découvert les premiers EP de Slowdive que j’avais beaucoup aimés. Je me suis donc empressé d’acheter leur premier album Just for a day. Je me souviens que je suis rentré chez moi et que je l’ai écouté d’une traite, quel choc ! Lorsque le dernier morceau, Primal, est arrivé, j’ai éclaté en sanglots et cela a duré un long moment.
J’avais retenu mes larmes depuis mon arrivée à Paris et Primal a été le déclencheur. A ce jour, à son écoute, je ressens encore cette sensation de libération qui m’a envahi. J’ai dû jouer ce morceau une vingtaine de fois à la suite, me retrouvant chaque fois dans le même état.
Voilà ce qui est dit dans les notes de la réédition de 2005 : “
“Loin d’être vague et flou, l’album fonctionne sur un sens dramatique subtil mais distinct, progressant de la perte sombre de Spanish Air à la dernière valse immaculée de Ballad Of Sister Sue et dérivant vers ce qui semble être une sorte d’atterrissage avec le balayage luxueux de Primal – une chanson qui devient de plus en plus sombre avec chaque balayage de violoncelle et le cri vocal lointain de Goswell.”
Just for a day est devenu mon disque de chevet pendant plusieurs mois, au fur et à mesure que je remontais la pente. C’est à cette période que j’ai retrouvé trois complices, Claire, Philippe L., Dominique et sa petite Lysa, qui m’ont tellement aidé à me reconstruire.
A ce jour, le sous-estimé Just for a day reste un de mes disques préférés de tous les temps 🙂 que je présenterai, un jour, sur ce blog.
Ah et ce moment magique ? Le morceau dure 5:31 et je suis toujours autant bouleversé dès 1:21. A partir de 2:42 et jusqu’à la fin, je ne sais pas si ce sont les endorphines, la dopamine ou l’adrénaline, mais j’ai un sentiment d’euphorie mélancolique (ouais) qui m’envahit.
J’ai écouté ce morceau plusieurs fois aujourd’hui, tellement fort que cela dû faire partir les chasseurs qui rodaient dans les parages

à suivre
Electrochoc – My Bloody Valentine – Olympia – 17 mars 1992
Moment Magique – Spaniard – The Boo Radleys – 1992