Encore un moment magique avec ce morceau de Natacha Atlas qui est un concentré de mélancolie, nostalgie, langueur, chaleur apaisante du soleil.
J’ai toujours aimé la musique égyptienne et ses orchestrations somptueuses. J’avais été vraiment envoûté par Songs from the Victorious City par Anne Dudley et Jaz Coleman, hommage luxuriant à cette musique et que je vous recommande fortement. Dans la même veine, je vous recommande aussi The Hour Of Two Lights par Terry Hall & Mushtaq.
Dès la sortie de ses deux premiers albums solo, Diaspora et Halim, j’ai adoré le travail de Natacha Atlas. Elle collabore aussi, depuis des années, avec Jocelyn Pook et elles ont fait de très belles choses ensemble.
Cependant, je me suis éloigné de son oeuvre après le troisième album ainsi que sa reprise de Mon ami La Rose. En effet, sa nouvelle maison de disque n’était pas vraiment de bon conseil et lui a fait prendre, à mon goût, un style un peu plus commercial.
C’est en 2008 que j’ai redécouvert son travail avec son retour aux sources. Elle y aborde une musique plus classique grâce à son disque Ana Hina et des chansons initialement chantées, notamment, par Fairuz. Et puis, deux ans après, Mounqaliba est sorti avec une production impeccable dont une superbe reprise de River Man de Nick Drake suivi d’un album de remix.
Lorsque j’ai appris, en 2013, qu’un album live était sorti, j’ai été un peu dubitatif. Pourtant, Expressions, enregistré à Toulouse, avec un orchestre classique, est une pure merveille, un moment de grâce. Et le son est parfait.
Il y a différents moments magiques dans cet album. Mais, le jour où je l’ai découvert, je suis tombé immédiatement sous le charme de Mon Soleil. Et il fallait que je vous parle de cette chanson qui fait, bien sûr, écho au texte “Histoires de ma famille de migrants”.
C’est une rare chanson, qui ne soit pas une reprise, avec un texte en français. Les paroles qui sont très simples sont assez poignantes. Elles parlent de racines indélébiles, de nostalgie, de mal du pays, de la douceur idéalisée d’une patrie que l’on a quittée.
Les voici :
Répands dans mon sang un peu de ta chaleur,
toi qui vis en moi comme l’air que je respire.
Aussi loin que je m’éloigne, tu restes proche de mon cœur.
Tant que je pourrais encore te sentir en moi.
Comme une parcelle d’éternité qui coule dans mes veines,
qui me rappelle qui j’étais avant de naitre.
Soleil d’Egypte.
Il est à noter que Mon Soleil était sur l’album Ayestheni, en version electro et avec un titre différent, Soleil d’Égypte
La virtuosité de cette version vient de ce mélange de jazz, classique et influences orientales. Et cette voix, comme une lamentation, qui apportent une tristesse infinie et une sensualité, comme la caresse du soleil.
C’est un long morceau avec des arrêts et reprises qui ont surpris le public. Mais lorsque nous arrivons à 6:14, et cela me fait le même effet à chaque écoute, cet acapella et surtout la reprise de l’orchestre, me bouleversent jusqu’à la fin.
Serez-vous, vous aussi, touchés par cette complainte ?
N’hésitez pas à écouter l’album en entier notamment Sa’alni El Leyl et River Man !