En rangeant chez mes parents, je suis tombé sur les premiers disques qui ont marqué ma sensibilité musicale. Ce texte est le troisième d’une suite de chroniques, inspirées par la naissance de de mon petit-neveu.
Pour autant que je me souvienne, il y a toujours eu un tourne-disque et des disques à la maison. Les premiers, dont je me souviens, sont des 45 tours dont une série de disques flexi que mon père avait gagnés en achetant de l’essence :-).
C’est par la musique classique que je suis venu à la musique mais, en l’espace de trois ans, mes goûts ont pris une toute autre direction.
C’est un long article, en quatre parties. En effet, j’ai eu envie de partager cette musique qui illustre cette période de découvertes et de mutations.
Et vous, vous souvenez-vous ?

1 – Les début d’un mélomane
Tonton Loulou a été le premier à m’offrir des disques. C’est lui qui m’a acheté presque tous les albums classiques que je possède de mon enfance.
Lorsque il a su que j’avais été fasciné par le concerto de Tchaikosky, il m’a acheté un disque de ses musiques de ballets. Il m’a aussi offert la compilation Musica para Ti qui m’a fait découvrir tout un univers.
Grâce à lui, j’ai adoré La Traviata et je crois que nos voisins ont été obligés de l’adorer, eux aussi.
Alors que nous avions vu un film sur la vie de Chopin, j’ai été conquis par les Polonaises, il m’a offert le coffret de l’intégrale. Je l’ai tellement écouté !
Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à Beethoven, il m’a acheté la 9ème symphonie par Karajan et j’ai continué à les acheter une à une.
Loulou fut un autre messager d’Euterpe à qui je voue une grande reconnaissance.

2 – Une maison musicale
Mes parents achetaient, eux aussi, des disques.
L’autre jour, alors que nous étions en train de ranger avec ma mère, j’ai retrouvé deux cartons remplis de tous ces disques. Aussi, j’ai ressenti un réel bonheur de les avoir de nouveau entre mes mains.
Il y a le merveilleux et tellement triste Les Marquises de Jacques Brel, un best of d’Edith Piaf, les 45 tours de Marino Marini, un disque de jotas aragonaises dont je vous déjà parlé, une compilation de chansons des années folles.
Il y a eu d’autres disques mais ce sont ceux-là qui m’ont le plus marqué.
3 – De nouveaux sons arrivent à mes oreilles
Vers 1977-1978, à la sortie de l’enfance, ce sont plutôt des morceaux qui m’ont porté vers d’autres horizons.
Mais il y eu aussi l’achat d’une chaîne Technics qui fut un tournant dans ma manière d’écouter la musique. Je ne sais pas comment mes parents se laissèrent convaincre d’acheter cette chaîne, mais bénis soient-ils !
A cette époque, ma soeur Pascale était à l’entrée de l’adolescence et a commencé, elle aussi, à acheter des disques dont j’ai eu la chance de profiter. Heureusement qu’elle n’était pas fan de hard rock ou de country 🙂
C’est la pochette qui m’a attiré avant d’écouter ce disque. Mais lorsque le morceau Masterpiece a commencé, j’ai tout de suite été happé par les bois qui m’ont fait penser à la BO du Livre de la Jungle. Les cordes, les cuivres, la harpe, la basse, la guitare, la voix qui arrivent petit à petit, une sorte de Boléro de Ravel soul 🙂
Il se passe tellement de choses. Je crois que c’est Masterpiece qui m’a fait aimer les morceaux longs avec plein de rebondissements. Un grand grand morceau !
J’aimais la chanson Ne Me Quitte Pas par Jacques Brel. Mais lorsque j’ai entendu la version live de Nina Simone, j’ai été totalement bouleversé. J’étais déjà fan des chansons tristes 🙂
Il est sûr que ce n’est la pochette qui m’a attiré dans ce disque. Mais, j’écoutais tous les disques qui arrivaient à la maison. Lorsque j’ai écouté la première fois Good Vibrations, j’ai été tout de suite fasciné par les harmonies vocales des Beach Boys.
Oh que j’ai aimé Theme from Mahogany ! Diana Ross et cette chanson en particulier ont ouvert le versant pop de mon oreille musicale.
4 – Des disques qui ont entrebâillée les fenêtres
Lorsque j’allais au centre aéré d’été, les seuls moments où je me sentais bien, était celui où nous écoutions de la musique et dansions. Le jour où la monitrice nous a fait écouter Psyché Rock, morceau très court, j’ai été complètement abasourdi et séduit par ces nouveaux sons.
Et puis j’ai oublié, jusqu’à ce que ma soeur achète Messe Pour Le Temps Présent. Ce disque, qui est toujours aussi difficile à écouter, a dirigé mon esprit vers la dissonance.
En 1976 ou 1977, mes parents ont décidé de changer notre destination de vacances d’été. Alors que nous allions tous les ans à Barcelone, cette année-là, nous nous sommes retrouvés dans un club de vacances sur le Côte d’Azur.
J’avais 13 ans, pas tout à fait un adolescent. Et c’est donc grâce à un cousin de passage que je vécus ma première expérience de Clubbing dans la discothèque du club.
Pendant un moment, comme j’étais assez timide, j’ai été assez tétanisé. Mais soudain, I feel love a commencé à jouer dans la pièce, avec un super son. Et voilà, que j’ai commencé à danser, danser avec une émotion très forte, de la joie, un pur bonheur de quelques minutes, une véritable transe.
Ce morceau était tellement incroyable, les sons, la voix, la mélodie, tout était nouveau pour moi et tellement exaltant !
Presque 50 ans après (50 !!!!!), dès que je l’entends, je ressens le même sentiment de joie que pendant cette soirée dans une discothèque de camping.
Dorénavant, mes oreilles étaient grand ouvertes, j’étais prêt pour le grand saut !